Throughout the month of April, we invite artists from Berlin and from the German and French speaking Switzerland to feature an audio piece as part of the Sound Series,initiated in 2023 by Display. It takes place in the framework of Emilie Ding and Alizée Lenox’s multi-channel sound installation, Move Along Before the Sun Rises, at Neun Kelche. The Sound Series enables both to extend the field of research and explore the diversity of sound works. The Individual proposals take the form of readings, soundtracks and other kind of sound pieces. They are broadcast on the platform www.display-berlin.com. Today, we are glad to present Lauren Huret’s soundtrack Praying for my Haters featured as an audio piece for the first time.

PRAYING FOR MY HATERS
Lauren Huret, Praying for my haters, 2019, 4K video loop, 15 min.
In French, with German and English available text online

EN_
June 2018, Lauren Huret went to Manila, Philippines, to investigate the work of content moderators, exposed to thousands of traumatic images every day. The employees, hired by social media companies such as Meta, relentlessly sort through the “user content” that can circulate on online platforms and determine its free circulation. Lauren Huret questions the psychic and physical consequences of this work through the concept of “cursed images”, as well as its long-term effects on our societies. She also evokes the physicality of people and their workplaces, hidden behind our screens, that embody our collective lack of awareness of the social and environmental impacts of our smart devices uses.

The soundtrack Praying for my haters was made by the artist Lauren Huret combined to her 2019 video collage of the same name. The work is a commentary on the lives of social media content moderators. The video begins with an image of an office tower in Manila, which belongs to a subcontracting company that employs social media content moderators. It uses text and visuals to comment on the moderators’ experiences and unacknowledged suffering. Recent political interferences, lack of regulation and algorithmic preferences have changed the framework for content moderation, though working conditions remain deplorable and unseen. By proposing today only the soundtrack of this work, Lauren Huret not only invites us to an attentive listening conducive to individual projections, she also questions the contrasted relationship between the images produced and subject to content moderation with the lack of representation and awareness of the moderators’ working conditions.  

FR_
En juin 2018, Lauren Huret se rendait à Manille aux Philippines pour enquêter sur le travail des modérateur-rice-x-s de contenu, exposés à des milliers d’images traumatisantes chaque jour. Ces personnes, embauchées par des entreprises de réseaux sociaux comme Meta, trient sans relâche les « contenus utilisateurs » qui peuvent circuler sur les plateformes en ligne et déterminent leur libre circulation. Lauren Huret interroge les conséquences psychiques et physiques de ce travail à travers le concept d’« images maudites », ainsi que ses effets à long terme sur nos sociétés. Elle évoque ainsi les corps et la matérialité des lieux de travail, qui, dissimulés derrière nos écrans, incarnent notre manque de conscience collective des impacts sociaux et environnementaux de l’utilisation de nos appareils intelligents.

La bande sonore Praying for my haters a été réalisée par l’artiste Lauren Huret et associée à son collage vidéo de 2019 du même nom. L’œuvre est un commentaire sur la vie des modérateur-rice-x-s de contenu. La vidéo commence par l’image d’une tour à Manille, qui abrite une entreprise de sous-traitance employant des modérateur-rice-x-s de contenu de médias sociaux. Elle utilise du texte et des visuels pour commenter les expériences des employé-e-x-s et la souffrance non reconnue des modérateur-rice-x-s. Les récentes ingérences politiques, l’absence de réglementation et les préférences algorithmiques ont modifié le cadre de la modération des contenus, même si les conditions de travail restent déplorables et invisibles. En proposant aujourd’hui uniquement la bande son de cette oeuvre, Lauren Huret nous invite non seulement à une écoute attentive propice aux projections individuelles mais elle interroge également le rapport entre les images produites et sujettes au moderations de contenu avec le manque de représentations et de conscience des conditions de travail des modérateurs. 

EN_
Lauren Huret (*1984, Geneva, Switzerland) works mainly with video, installation, performance and collage, and seeks to shed light on the belief systems produced by our technical and media devices. She collaborated regularly with artist Maria Guta until 2024 (Swiss art award 2023). Her work has been shown at the Kunstmuseum St. Gallen, transmediale Berlin, Centre d’art Neuchâtel CAN, Kunsthaus Langenthal, La Panacée Montpellier, Copenhagen Contemporary Art Museum, Centre d’art contemporain Genève, Centre Culturel Suisse Paris, Fondation Ricard, Haus der Elektronischen Künste Basel, Jeu de Paume Paris, Red Brick Museum Beijing and many independent art spaces. Her performances have been shown at the Prix Suisse pour la performance at the Kunstmuseum in Lucerne, at the FRAC Grand Large Dunkerque, at the Schinkel Pavillon in Berlin, at the Théâtre de l’Usine in Geneva, at the festival Les Urbaines at the Arsenic in Lausanne, and for the international organization ICRC in Antalya (Turkey) and London. Lauren Huret has published five books to date, including Praying for my haters (ed. CCS Paris, February 2019), L’âge des techniciens, with Pacôme Thiellement (ed. Clinamen, June 2017), and Artificial fear, Intelligence of Death (ed. Link, co-pub. Kunsthaus Langenthal, April 2016). 

FR_
Lauren Huret (*1984, Genève, Suisse) décline son travail principalement à travers des vidéos, installations, performances et collages et cherche à mettre en lumière les systèmes de croyance produits par nos dispositifs techniques et médiatiques. Elle a collaboré régulièrement avec l’artiste Maria Guta jusqu’en 2024 (Swiss art award 2023). Son travail a été présenté, entre autres, au Kunstmuseum de St-Gall, à la transmediale de Berlin, au Centre d’art Neuchâtel CAN, Kunsthaus Langenthal, à La Panacée à Montpellier, au Copenhagen Contemporary Art Museum, au Centre d’art contemporain de Genève, au Centre Culturel Suisse à Paris, à la Fondation Ricard, à la Haus der Elektronischen Künste de Bâle, au Jeu de Paume à Paris, au Red Brick Museum à Beijing, ainsi que dans de nombreux espaces d’art indépendants. Ses performances ont été montrées lors du Prix Suisse pour la performance au Kunstmuseum de Lucerne, au FRAC Grand Large Dunkerque, au Schinkel Pavillon de Berlin, au Théâtre de l’Usine à Genève, au festival Les Urbaines à l’Arsenic à Lausanne, pour l’organisation internationale ICRC à Antalya (Turquie) et à Londres. Lauren Huret a publié à ce jour cinq ouvrages, dont Praying for my haters (éd. CCS Paris, février 2019), L’âge des techniciens, avec Pacôme Thiellement (éd. Clinamen, juin 2017), et Artificial fear, Intelligence of Death (éd. Link, co-pub. Kunsthaus Langenthal, avril 2016).